Depuis quelques mois, le Traitement Automatique du Langage Naturel (TALN), plus connu par sa traduction anglaise Natural Language Processing (NLP) a été révolutionné – ou plutôt bousculé – par l’arrivée des intelligences artificielles (IA) génératives. L’arrivée de ChatGPT d’OpenAI, par exemple, a fait beaucoup de bruit et l’effervescence autour de ces nouvelles technologies a engendré une forte demande auprès de nouveaux métiers tels que les “prompt engineers” (ingénieurs des prompts).
Dans cet article, nous reviendrons sur la notion de “prompt” qui accompagne les IA génératives puis nous vous donnerons quelques conseils pour créer vos propres prompts.
Mais au fait, c’est quoi un prompt ?
Lorsque l’on parle d’IA générative (voir l’article Démystifions ensemble ChatGPT), on entend souvent le terme “prompt”. Un prompt est une consigne plus ou moins détaillée que l’on donne à une IA générative afin d’encadrer le texte à générer.
Dans la plupart des cas, les prompts se divisent en deux groupes :
- Les prompts simples qui, généralement, sont de simples questions pour lesquelles la machine doit générer une réponse.
- Les prompts complexes qui donnent des instructions détaillées, voire très détaillées, pour encadrer au maximum la génération de texte et obtenir un résultat précis.
Les prompts complexes peuvent contenir une multitude d’indications comme la limite du nombre de mots ou de caractères, le niveau de langage ou la tonalité, le type de texte (article, poème, roman, etc.), le public cible, un ou plusieurs exemples, le contexte ou l’expertise nécessaire pour rédiger le texte, etc.
Les instructions contenues dans un prompt permettent donc à la machine de créer le texte le plus proche du résultat escompté par l’utilisateur. Et pour obtenir le meilleur résultat possible, plusieurs points sont à prendre en compte dans la rédaction de vos prompts – notamment pour les prompts complexes. Voici donc quelques conseils pour vous aider à rédiger vos prompts !
Du coup, comment rédiger un “bon” prompt ?
Il n’y a pas de bon ni de mauvais prompt lorsque l’on parle d’IA générative. Il s’agit toutefois de rédiger les instructions les plus susceptibles de générer le texte dont vous avez besoin… et c’est tout un art ! Car rédiger le prompt idéal n’est aussi simple qu’il n’y paraît.
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Précision
Soyez précis, donnez des instructions précises à la machine dans votre prompt. Il faut éviter au maximum de donner trop de libertés à la machine ou de donner des instructions qui soient libres d’interprétation. Plus vous serez précis et plus vous décrirez vos attentes, avec des exemples ou des critères de résultats comme cités plus haut (limite de mots, tonalité, etc.), plus vous aurez de chance d’obtenir le résultat escompté ou à la hauteur de vos attentes.
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Ordre
Organisez votre prompt. L’ordre des instructions d’un prompt a de l’importance : par exemple, le résultat peut varier si vous placez certaines instructions avant ou après le corps de votre prompt (contexte, exemples, etc.). Selon l’ordre, il est donc possible que certaines consignes passent à la trappe ou que le résultat diffère. Cela s’appelle le “biais de récence”. Pour l’éviter, pensez à tester l’organisation des informations de votre prompt ou à répéter les informations importantes plusieurs fois dans votre prompt.
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Gestion de l’erreur
Offrez une “porte de sortie” à la machine. Pensez à une alternative dans le cas où le modèle de l’IA ne parviendrait pas à réaliser la tâche attribuée. Cela évitera les messages d’erreurs standards.
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Optimisation
Optimisez votre prompt. Malgré la quantité d’informations que peut contenir un prompt complexe, il est important d’aller à l’essentiel et de ne pas s’éparpiller dans des détails superflus. Les prompts sont subdivisés en jetons (ou “tokens” en anglais). Le nombre de caractères est donc important. Évitez également les phrases qui nécessitent beaucoup de ponctuation : chaque signe de ponctuation compte pour un jeton.
Pour écrire un bon prompt, il faut donc savoir jongler entre une quantité suffisante d’informations et l’organisation de ces consignes. C’est d’ailleurs pour cette raison que les entreprises font désormais appel aux “prompts engineers”.
« Prompt Engineers », c’est quoi ce nouveau métier de l’IA ?
Les entreprises qui investissent dans l’achat et l’utilisation d’IA génératives recherchent de plus en plus de prompts engineers (ingénieurs des prompts). Les fonctions des prompts engineers ne s’arrêtent pas à la création des prompts à utiliser avec les IA génératives. Ils sont également chargés d’évaluer les modèles des IA ou des chatbots dans le but d’améliorer leurs performances. Les campagnes de tests permettent notamment de déterminer le taux d’erreur et le taux de précision du modèle, d’ajuster les prompts à la machine afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles, d’identifier et d’éviter les usages qui risqueraient de détourner la machine de son objectif premier : informer.
En conclusion, faut-il se lancer dans le prompt engineering ?
Le prompt engineering n’est pas un travail aussi simple qu’il n’y paraît : trouver le bon prompt demande du temps et de la précision. Toutefois, même si l’intelligence artificielle est un domaine d’expertise à part entière, le prompt engineering reste accessible à tous. Un peu de patience et quelques tests vous permettront de trouver les prompts dont vous avez besoin. Il suffit simplement de vous lancer !